Au procès Jubillar, ce témoignage « ridicule » d’un ex-policier met d’accord la défense et l’accusation

Publié le 26 septembre 2025 par: Être Heureux
Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine, a été marqué jeudi 25 septembre par une séquence inattendue et controversée.
À la barre, un ancien policier mandaté comme témoin-expert par un cabinet d’avocats a présenté une analyse jugée si fragile que l’accusation comme la défense l’ont unanimement rejetée. Âgé de 64 ans, l’homme s’est présenté comme retraité de la police, fort de trente ans d’expérience en matière d’analyses téléphoniques. Mandaté par le cabinet de Mourad Battikh, avocat de proches de Delphine Jubillar, il devait livrer une contre-expertise des données contenues dans le téléphone de Cédric Jubillar. Selon lui, des chiffres découverts dans les noms de fichiers du portable correspondaient à des coordonnées GPS pouvant indiquer l’endroit où le corps aurait été dissimulé.
Des « faux positifs » déjà écartés par les experts
Cette hypothèse, pourtant, avait déjà été balayée lors de l’enquête. Les spécialistes en technologie numérique avaient conclu qu’il s’agissait de simples “faux positifs” techniques, c’est-à-dire d’anomalies sans valeur probante. Le retraité a toutefois persisté dans son interprétation, multipliant les approximations et des propos confus, évoquant parfois des « trucs » de procédure. Son exposé d’une heure a suscité des murmures dans le public et provoqué la colère de plusieurs parties.
Une réaction virulente du parquet
Pierre Aurignac, avocat général, a dénoncé une présentation « grotesque » et « mensongère », allant jusqu’à s’interroger publiquement : « Vous demandez à cette cour d’assises de condamner cet homme sur la base de cette plaisanterie ? » Il a reproché au témoin d’avoir nourri de faux espoirs concernant la localisation d’un éventuel corps. Son collègue, Nicolas Ruff, a été encore plus incisif : « Est-ce que vous êtes inhumain ou est-ce que vous êtes incompétent ? »
La défense également outrée
Me Alexandre Martin, avocat de Cédric Jubillar, a qualifié l’intervention de « ridicule ». Selon lui, « ce pseudo-expert n’est pas un expert, ce témoin n’est pas un témoin », dénonçant une perte de temps et un risque de brouiller la compréhension du dossier.
Un choix assumé par le cabinet d’avocats civils
De son côté, une représentante du cabinet ayant cité ce témoin a justifié sa décision en expliquant vouloir « éclairer d’éventuelles zones d’ombre » dans l’affaire. Mais cette initiative a plutôt accentué les tensions au procès, offrant une rare unanimité entre l’accusation et la défense, toutes deux ulcérées par la prestation.