Bénéficiaire d’une allocation pour « handicap sévère », elle participe à une course à pied : elle est condamnée à 8 mois de prison et une lourde amende

Publié le 23 octobre 2025 par: Être Heureux
Une course de trop. En Angleterre, une femme bénéficiant d’une allocation pour handicap sévère a été condamnée à huit mois de prison après avoir été filmée en train de courir. Son cas illustre la montée en puissance des contrôles numériques dans la lutte contre les fraudes sociales, en France comme à l’étranger.
L’affaire a ému l’opinion britannique. Sara Morris, 50 ans, percevait une allocation de 2 292 livres par mois (soit environ 2 723 euros) pour handicap sévère. Diagnostiquée d’une sclérose en plaques en 2005, elle affirmait être lourdement diminuée. Pourtant, les autorités ont découvert sur Facebook plus de 70 photos la montrant en train de courir entre 2019 et 2022, lors de compétitions locales de cinq et dix kilomètres.
Les enquêteurs, alertés par des signalements anonymes, ont poursuivi la surveillance et recueilli suffisamment de preuves pour démontrer l’incohérence entre son état déclaré et sa condition réelle. En 2024, un tribunal l’a condamnée à huit mois de prison ferme et au remboursement de 20 500 livres sterling.
Les contrôles sociaux s’intensifient
Les administrations européennes renforcent leurs dispositifs antifraude. En France, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) a constaté une hausse de 20 % des détections de fraude entre 2023 et 2024. Son directeur, Nicolas Grivel, explique que ces progrès sont dus à l’usage de l’intelligence artificielle et des croisements de données automatisés, permettant de repérer plus rapidement les anomalies.
Les autorités assurent vouloir préserver un équilibre entre efficacité et équité, afin de ne pas pénaliser les bénéficiaires légitimes. Mais la multiplication des contrôles suscite parfois des critiques, certains y voyant une surveillance excessive de la vie privée.
Des fraudeurs de plus en plus facilement identifiés
Les fraudes aux allocations reposent souvent sur des omissions volontaires, comme la dissimulation de revenus, de vie en couple ou de changements d’état de santé. Grâce à la numérisation, les écarts entre les déclarations administratives et les comportements réels se détectent désormais plus aisément.
Les organismes sociaux collaborent aussi avec les plateformes numériques : réseaux sociaux, bases fiscales et fichiers publics peuvent désormais être croisés pour repérer des incohérences, comme ce fut le cas pour Sara Morris.
Une condamnation exemplaire pour dissuader
Face au juge, Sara Morris a reconnu avoir rempli son dossier “dans un moment de grande fatigue”, affirmant que son état s’était amélioré depuis. Le tribunal a toutefois estimé que la fraude était consciente et prolongée, et a voulu en faire un exemple dissuasif.
En cas de fraude avérée, les administrations peuvent suspendre immédiatement le versement, exiger le remboursement et déposer plainte pour escroquerie. En France, des affaires similaires ont conduit à des peines de prison et des amendes importantes, comme celle d’un chef d’entreprise ayant détourné 63 000 euros à Pôle emploi et à l’Urssaf.