« Bien sûr qu’on va augmenter les impôts ! » affirme Robert Ménard
Publié le 4 juillet 2025 par: Être Heureux
Dans un entretien sans filtre accordé à Jean-Jacques Bourdin, Robert Ménard s’est exprimé sur une série de sujets brûlants, mêlant coups de gueule, analyses politiques, et convictions tranchées. Du climat politique aux otages français en Iran, en passant par l’union des droites, le maire de Béziers ne s’est refusé aucun sujet – ni aucun mot fort.
Robert Ménard n’a pas mâché ses mots sur les finances publiques : « Bien sûr qu’on va augmenter les impôts ! » À ses yeux, l’État se montre incohérent : d’un côté, il appelle à la rigueur budgétaire, de l’autre, il annonce des dépenses massives – notamment face aux canicules. Pour l’élu biterrois, le scénario est écrit d’avance : les hausses fiscales sont inévitables, bien que déguisées.
Il appelle à une fiscalité plus juste, surtout envers les grandes entreprises. « Elles savent optimiser, donc elles paient proportionnellement moins que les petites », dénonce-t-il. Ménard dit ne pas être choqué par certains impôts, mais estime que cela ne doit pas servir de substitut à la réduction des dépenses publiques. « Faire des économies doit rester la priorité. »
Otages français : défendre la diplomatie avant de la critiquer
Ancien président de Reporters sans frontières, Robert Ménard reste solidaire de la diplomatie française dans la gestion des otages. Sur les journalistes détenus en Iran, il appelle à ne pas céder au procès d’intention : « En 20 ans, je n’ai jamais vu un Français oublié par la diplomatie. »
Comparant la France à d’autres puissances, il souligne sa constance et sa mobilisation. Il fustige l’attitude des Britanniques, souvent détachés lorsqu’un citoyen est pris en otage. « Ce n’est pas à nous d’être diplomates. À nous de taper du poing sur la table », insiste-t-il, plaidant pour un soutien populaire massif… mais sans accabler ceux qui œuvrent en coulisses.
L’Iran : soutien assumé aux frappes ciblées
Sur le nucléaire iranien, Ménard adopte un ton frontal : il soutient les frappes israéliennes et américaines contre les infrastructures du régime. Il avoue même avoir * »applaudi » les éliminations de certains scientifiques et dirigeants du programme atomique, une déclaration choc qu’il assume pleinement.
Il regrette l’ambiguïté française sur le sujet : « On salue l’intervention, mais on refuse de dire qu’il faut renverser le régime. » Pour Ménard, cette frilosité affaiblit la position française et laisse les otages dans une situation encore plus périlleuse.
L’Algérie : un divorce réclamé
Interrogé sur les ressortissants français détenus en Algérie, le maire de Béziers tranche sans détour : « Il faut divorcer. » Il accuse Alger d’utiliser les otages comme outils diplomatiques, fustige le régime et dénonce la duplicité d’un pouvoir qu’il qualifie de « clique militaire vivant de la rente mémorielle ».
Ménard s’en prend aussi à la politique d’Emmanuel Macron, jugée trop flottante sur ce dossier. Il dénonce les ambiguïtés du chef de l’État, dont les déclarations contradictoires auraient, selon lui, affaibli toute prise de position française claire.
Union des droites : « Sinon, c’est la défaite »
Robert Ménard dresse un constat lucide : « J’ai essayé l’union des droites, c’est un échec total depuis 15 ans. » Malgré ses désillusions, il affirme qu’aucune victoire ne sera possible sans alliance entre Les Républicains et le Rassemblement National. « Séparément, la droite perdra. »
Même s’il critique le programme économique du RN, qu’il juge encore peu crédible, Ménard estime que les clivages sont désormais moindres face au pouvoir actuel incarné par Gabriel Attal. Pour lui, les querelles d’ego doivent céder à une stratégie commune, sans quoi 2027 sera une nouvelle occasion manquée.
Un climat politique devenu irrespirable
Le ton se fait plus sombre lorsque Robert Ménard évoque l’état du débat public : « C’est exaspérant et désespérant. » Il accuse les responsables politiques de se livrer à une course à la promesse, sans logique budgétaire. Un jour, on parle d’économies massives, le lendemain de milliards pour le climat ou la santé.
Mais derrière ce chaos, il perçoit un mal plus profond : l’abandon des Français. Il témoigne recevoir de nombreuses sollicitations pour des sujets dont il n’a pas la compétence : « Les gens ne savent plus vers qui se tourner. C’est un appel au secours. »
Vachettes, traditions et liberté de vivre
Sur les débats sociétaux, Robert Ménard ne cache pas son agacement. Interrogé sur les controverses autour de la corrida ou de la chasse, il s’emporte contre ce qu’il appelle « les chieurs professionnels ». Pour lui, interdire les vachettes à Intervilles relève de la bêtise : « Elles sont là pour nous faire plaisir ! »
Il revendique un attachement à la culture populaire, à la chasse, à la musique de bandas. « Qu’ils arrêtent de nous emmerder avec leurs règles. La musique de bandas, c’est la plus belle du monde. Les autres ? Qu’ils aillent se faire foutre. »
Être maire : entre pouvoir limité et humanité brute
En filigrane de ses propos, Robert Ménard revient sur son parcours d’élu local. Il confie que la mairie de Béziers l’a profondément changé. « La vie, c’est infiniment plus compliqué que les idées », dit-il avec humilité. Il raconte les attentes démesurées, les détresses humaines, et cette mission modeste mais essentielle : « Rendre les gens un peu moins malheureux. »
