Disparition d’Agathe : le corps a-t-il été déplacé ? « Ça fait partie des hypothèses », confirme François Daoust
Publié le 7 mai 2025 par: Être Heureux
La découverte du corps d’Agathe Hilairet, près d’un mois après sa disparition, soulève une onde de choc et de nombreuses interrogations.
Cette affaire, qui a bouleversé la commune de Vivonne, entre désormais dans une phase plus technique, à la croisée de la médecine légale et de l’enquête criminelle. Le 10 avril, Agathe Hilairet quittait le domicile de ses parents à Vivonne, dans la Vienne, pour une séance de jogging comme elle en avait l’habitude. Elle ne reviendra jamais. Considérée dès les premières heures comme une disparition inquiétante, son absence a déclenché une vaste mobilisation. Des équipes cynophiles, des drones, des plongeurs et même des moyens aériens sont déployés. Pourtant, malgré cette impressionnante logistique, aucun indice ne permet de la localiser pendant plusieurs semaines. La Vienne entière retient son souffle, suspendue à l’espoir d’un retour ou d’un indice salvateur.
Une découverte macabre à la lisière des zones fouillées
C’est finalement un promeneur qui fait une découverte bouleversante : le 4 mai, dans un sous-bois situé à la limite des zones initialement explorées, il tombe sur le corps sans vie d’Agathe. Le choc est immense. Pourquoi n’a-t-elle pas été retrouvée plus tôt ? Était-elle là depuis le début ? Des questions qui taraudent enquêteurs et habitants. Selon François Daoust, ancien directeur de l’IRCGN, interviewé sur RTL, la zone de recherche était si vaste – « des dizaines, voire des centaines de kilomètres carrés » – que certains endroits ont pu échapper aux battues, d’autant que les capacités physiques de la jeune femme lui permettaient de courir sur de longues distances.
Des conditions climatiques qui ont complexifié l’enquête
Le rôle de la météo est également évoqué comme un facteur perturbateur. Les pluies puis la chaleur ont pu altérer les pistes olfactives, empêchant les chiens de piste de suivre une trace fiable. François Daoust rappelle que ce type d’investigation repose sur une interaction fine avec l’environnement, et que le moindre changement peut faire dérailler l’ensemble de la chaîne de recherche. L’hypothèse selon laquelle le corps aurait été déplacé après coup n’est pas écartée : elle est désormais à l’étude, parmi d’autres, en attendant les résultats plus détaillés de l’autopsie.
Une scène passée au peigne fin
Depuis la découverte, la zone est traitée comme une scène de crime potentielle. Chaque élément est examiné, chaque sentier est analysé. Les enquêteurs vérifient les téléphones portables ayant borné dans ce secteur autour du 10 avril. Cette traque numérique pourrait révéler la présence de personnes non identifiées, ou d’allées et venues suspectes. « Il faut demander des comptes à toutes les personnes qui auraient pu se trouver dans la zone », insiste Daoust. La technologie devient ici un outil central pour tenter de reconstituer les derniers instants d’Agathe.
Bien avant la découverte du corps, les enquêteurs avaient déjà changé de méthode : les personnes circulant aux alentours avaient été systématiquement interrogées, permettant de recueillir plus de 1 000 témoignages. Ce travail de fourmi, parfois ingrat, pourrait cependant s’avérer déterminant dans la suite de l’enquête. Car si l’autopsie n’a pas encore permis d’identifier avec certitude les causes du décès, les analyses complémentaires sont en cours. À ce stade, l’investigation entre dans une phase plus scientifique, mais toujours marquée par une attente forte de la population.
