«Elle n’appartient plus à la France et aux Français» : Jean-Luc Mélenchon voudrait rebaptiser la langue française

Publié le 24 juin 2025 par: Être Heureux
Lors d’un colloque consacré à l’avenir de la francophonie, Jean-Luc Mélenchon a livré une réflexion singulière et déroutante sur le rôle et la portée de la langue française. Entre revendications politiques et regard universaliste, le chef de file insoumis propose une relecture radicale de ce que signifie parler français aujourd’hui.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas mâché ses mots face aux participants du colloque organisé par le député Aurélien Taché, à l’Assemblée nationale. Selon lui, la francophonie ne doit plus servir d’instrument d’influence de la France, mais devenir un espace linguistique partagé. « Il ne s’agit pas de promouvoir un soft power à la française », a-t-il martelé, mais plutôt de faire émerger une langue qui dépasse les frontières.
Remettre en question le terme même de « langue française »
Fidèle à ses positions iconoclastes, le leader de La France insoumise a proposé une idée pour le moins provocatrice : changer de terme pour désigner la langue française. « Si quelqu’un trouvait un autre mot que « langue française », je serais preneur », a-t-il lancé, soulignant un impératif d’ouverture et de décloisonnement culturel. La langue, selon lui, ne devrait pas être perçue comme une propriété nationale mais comme un patrimoine partagé.
Le français, un héritage global selon Mélenchon
Mélenchon va plus loin : pour lui, le français n’appartient plus à la France, ni même à ses citoyens. « Les Français ne savent pas qu’ils sont francophones, ils parlent leur langue maternelle et oublient de regarder autour d’eux », a-t-il déploré. Cette déclaration souligne, dans l’esprit du tribun, l’incapacité du peuple français à se concevoir comme partie prenante d’un tout linguistique mondial.
Une déclaration en rupture avec les représentations classiques
Dans une envolée typique de son style, Jean-Luc Mélenchon a affirmé : « La langue française n’appartient plus à la France et aux Français depuis fort longtemps. » Il appuie son argument sur le fait que 29 nations auraient adopté le français comme langue officielle. Une statistique symbolique, bien que légèrement erronée : depuis mars, le Niger a retiré le français de ses langues officielles, ramenant ce chiffre à 28.
Une vision politique autant que linguistique
Cette prise de position s’inscrit dans une vision profondément politique : l’idée que les langues doivent être arrachées à leur dimension coloniale et nationale pour être rendues à ceux qui les pratiquent réellement. Mélenchon milite ainsi pour une francophonie décentrée, inclusive et universelle, loin de la nostalgie impériale ou des logiques identitaires hexagonales.