Impôts : qui sont les Français qui devront payer la nouvelle « taxe d’habitation » envisagée par le gouvernement ?

Publié le 5 mai 2025 par: Être Heureux
Alors que les Français croyaient avoir définitivement tourné la page de la taxe d’habitation, une idée refait surface : celle d’un nouveau prélèvement local pour financer les services publics communaux.
Sans être un retour officiel, cette « contribution modeste » pourrait en reprendre les contours… et raviver bien des inquiétudes. Depuis 2023, la taxe d’habitation sur les résidences principales a officiellement disparu pour l’ensemble des contribuables. Sa suppression, amorcée dès 2018, avait été saluée comme une mesure phare en faveur du pouvoir d’achat. Cependant, cette exonération ne concernait pas tout le monde. Les propriétaires de résidences secondaires ou de logements vacants dans des zones tendues restent soumis à une version de cette taxe, parfois augmentée jusqu’à 60 % pour inciter à la mise en location ou à la vente des biens.
Un discours politique qui ravive les débats
Le ministre de l’Aménagement du territoire, François Rebsamen, a récemment ravivé les spéculations en évoquant une nouvelle forme de participation financière des citoyens. Dans un entretien à Ouest-France, il a repris une idée déjà lancée en 2023 par Catherine Vautrin, alors ministre des Territoires sous le gouvernement Barnier. L’objectif annoncé : permettre aux communes de mieux financer leurs services publics.
L’ancienne ministre avait alors justifié cette hypothèse par le besoin de « responsabiliser chacun sur l’importance du coût » du fonctionnement local. Elle appelait à une « réflexion sur la participation au fait de vivre dans une commune », pointant le manque de lien entre habitants et institutions locales.
Une contribution qui ne dirait pas son nom
Bien que les responsables politiques insistent pour affirmer qu’il ne s’agirait pas d’un « retour » de la taxe d’habitation, les contours évoqués rappellent fortement l’impôt disparu. François Rebsamen a lui-même reconnu que cette nouvelle contribution pourrait concerner à la fois les locataires et les propriétaires, mais que son appellation, ses modalités de calcul et son mode de prélèvement seraient différents.
Officiellement, l’intention est de « renouer le lien entre les collectivités et les citoyens », mais en réalité, c’est bien une solution budgétaire que semblent chercher les communes privées d’une ressource estimée à 26 milliards d’euros en 2020, dernière année de plein rendement de la taxe d’habitation.
Une taxe entre 10 et 100 euros ?
D’après Les Échos, cette « contribution modeste » pourrait prendre la forme d’un montant forfaitaire compris entre 10 et 100 euros par foyer. Si cette piste est la plus évoquée, d’autres options restent sur la table, notamment une taxation proportionnelle aux revenus ou à la valeur locative du logement.
La mise en place d’une telle mesure dès le 1er janvier 2026 est envisagée, mais rien n’est encore acté. L’idée devra d’abord obtenir l’aval du Parlement, une étape incertaine compte tenu de l’actuel climat politique tendu et du contexte électoral à venir. Le gouvernement devra aussi jongler avec l’image d’Emmanuel Macron, qui avait fait de la suppression de la taxe d’habitation un marqueur fort de ses deux mandats.
Une mesure risquée sur le plan politique
Le retour, même déguisé, d’une taxe rappelant la défunte taxe d’habitation pourrait s’avérer explosif. Alors que les ménages font déjà face à une inflation persistante, à l’augmentation du coût de la vie et à des factures énergétiques lourdes, l’ajout d’un prélèvement local serait difficile à faire passer, même symbolique.
Les retraités et les foyers modestes, qui bénéficiaient jusque-là d’une relative stabilité fiscale, pourraient être les premiers à exprimer leur mécontentement. Et dans un contexte préélectoral, chaque décision fiscale peut peser lourdement sur le débat public.