L’âge de départ à la retraite bientôt décalé à 70 ans ? Ce nouveau débat qui va faire bondir les Français

Publié le 28 mai 2025 par: Être Heureux
Alors que la France tente d’apaiser les tensions nées de la réforme des retraites, d’autres pays avancent des propositions encore plus radicales. L’exemple du Danemark, qui vise les 70 ans, relance le débat sur l’équilibre entre longévité, justice sociale et viabilité économique.
Malgré la réforme à peine digérée, une large majorité de Français aspire à revenir à un âge légal de départ à 62 ans. Selon une enquête Elabe pour BFMTV réalisée en janvier, 62 % des sondés plaident pour ce retour en arrière, preuve que la réforme à 64 ans n’a pas calmé les esprits. Ce débat, profondément enraciné dans le paysage social français, prend une tout autre tournure à l’étranger.
À l’inverse de la France, le Danemark affiche une volonté assumée de repousser progressivement l’âge de départ. Déjà établi à 67 ans, le cap sera porté à 70 ans d’ici 2040 pour les générations nées après 1971. Ce choix suscite de vives oppositions dans la population : deux Danois sur trois y sont défavorables. Mais le gouvernement persiste, misant sur l’allongement de l’espérance de vie, une stratégie de prévoyance financière et un système adaptable.
Un système hybride et flexible qui intrigue
Le modèle danois repose sur une combinaison de répartition et de capitalisation, révisée tous les cinq ans selon les évolutions démographiques. En moyenne, les Danois partent aujourd’hui autour de 65 ans, mais avec une souplesse appréciable. Ce système commence à susciter l’intérêt d’autres pays européens, à l’image de l’Italie, qui envisage de l’étudier de près. Une rigueur calculée, bien loin de l’atmosphère française toujours marquée par la contestation.
Ségolène Royal : un rejet catégorique du modèle danois
Invitée sur RTL le 23 mai, Ségolène Royal n’a pas mâché ses mots. Pour l’ex-ministre, le modèle danois serait « de la propagande », un exemple inadapté aux réalités françaises. Elle insiste sur les différences structurelles profondes entre les deux pays, notamment sur la question de la pénibilité, mieux prise en compte selon elle au Danemark. En France, cette notion a reculé, rendant toute comparaison selon elle périlleuse.
La défense d’une retraite à la carte… mais pas pour tous
L’ex-candidate à la présidentielle se dit favorable à une retraite à la carte pour certains profils, à condition de tenir compte de la pénibilité des métiers. « Chez nous, la retraite peut déjà aller jusqu’à 68 ans dans la fonction publique », rappelle-t-elle. Elle plaide pour un système différencié : continuer de travailler pour ceux qui le souhaitent, mais permettre un départ anticipé aux métiers usants, soulignant que l’écart d’espérance de vie entre ouvriers et cadres dépasse dix ans.
La capitalisation dans le viseur
Pour Ségolène Royal, le vrai danger réside dans l’introduction de la capitalisation dans le système français. Elle s’oppose fermement à une privatisation partielle des retraites, craignant une mainmise des marchés financiers. « Ce serait ouvrir la porte aux fonds d’investissement privés », alerte-t-elle. Elle défend le modèle solidaire de la Sécurité sociale, garant d’une gestion sans dividendes ni actionnaires.