“Me laver, manger” : Marie-José Pérec encore marquée par sa descente aux enfers

Publié le 1 mai 2025 par: Être Heureux
Invitée sur le plateau de l’émission « C à vous », Marie-José Pérec s’est livrée avec une sincérité bouleversante sur l’un des chapitres les plus sombres de sa vie.
À l’occasion de la sortie imminente de son livre « Ma vie olympique », elle revient sur le traumatisme de Sydney 2000, une blessure encore vive malgré les années.
Triple championne olympique et icône de l’athlétisme mondial, Marie-José Pérec reste à jamais l’étoile des Jeux de Barcelone et d’Atlanta. Pourtant, derrière cette image de force et de victoire se cache une faille profonde. En 2000, alors qu’elle s’apprête à défendre son titre à Sydney, la championne disparaît sans laisser de trace. La pression était devenue insoutenable, au point de briser l’athlète que tout le monde croyait invincible.
Une fuite pour survivre
Sur le plateau de France 5, elle ne cache pas son émotion. Elle se remémore ce moment où, face à l’impossibilité de gérer l’angoisse et les attentes, elle a pris la décision de fuir, de rentrer chez elle pour « sauver sa peau », comme elle l’avait déjà confié l’année dernière dans Un dimanche à la campagne. Ce choix, incompris à l’époque, l’a conduite à une profonde dépression.
Le gouffre de la dépression
Après cette retraite soudaine, Marie-José Pérec s’est murée dans un isolement total, sombrant dans un état de détresse physique et mentale. « Je suis restée des mois sans sortir de chez moi. Je n’avais pas envie de me laver, pas envie de manger, pas envie de voir personne », confie-t-elle. Trois mois d’un silence douloureux, où la légende du sprint n’était plus qu’une silhouette effacée. « Je me suis rendue compte que je n’étais pas si forte que cela », avoue-t-elle avec pudeur.
L’impossibilité de s’expliquer
L’une des plus grandes blessures de cette période fut l’incompréhension générale. Jugée, critiquée, moquée parfois, Marie-José Pérec n’a pas trouvé la force de répondre à ses détracteurs. « C’est tellement dur d’aller s’expliquer quand on est lynché », dit-elle aujourd’hui. Même encouragée par sa grand-mère, figure centrale de sa vie, elle n’a pas pu affronter l’opinion publique à ce moment-là. Relever la tête lui semblait alors insurmontable.
Le silence comme seul refuge
Durant de longs mois, Pérec a disparu. Plus d’interviews, plus d’apparitions. Elle s’est coupée du monde pour panser ses plaies. « C’était un moment très très douloureux de ma vie. J’ai mis beaucoup de temps à me détacher de cela », confie-t-elle avec une lucidité désarmante. Une douleur d’autant plus marquée qu’elle touchait à son identité d’athlète et de femme forte.
Le seul conseil qu’elle n’a pas suivi
Au cœur de cette tourmente, une voix familière a tenté de la sortir de l’abîme : celle de sa grand-mère. « Elle me dit, il faut aller voir quelqu’un », se souvient Marie-José Pérec. Pourtant, cette fois, l’athlète n’a pas écouté. « Je croyais que j’étais très forte », admet-elle aujourd’hui, comme si cette phrase résumait toute sa lutte intérieure. Un aveu touchant, qui montre à quel point même les plus grands champions restent profondément humains.