Toulouse : Des députés RN « chassés » d’un resto où ils voulaient tenir une conférence… sans avoir averti le patron

Publié le 21 juillet 2025 par: Être Heureux
Alors qu’ils comptaient s’exprimer devant la presse à Toulouse, trois députés du Rassemblement national ont vu leur projet avorté sur fond de tensions politiques et d’autorisation manquante. Un simple restaurant devient le théâtre d’un affrontement verbal sur la liberté d’expression et la légitimité démocratique.
Ce vendredi à Toulouse, la tentative de conférence de presse du Rassemblement national a tourné court. Prévue à 16 heures dans le restaurant « Les Jardins de l’Olympe », la rencontre avec les médias devait conclure une visite effectuée le matin même à la prison de Seysses (Haute-Garonne), dans le cadre d’une proposition de loi visant à interdire les loisirs en milieu carcéral. Julien Leonardelli, député européen et responsable du RN en Haute-Garonne, avait convié pour l’occasion ses collègues Julien Odoul (Yonne) et Laurent Jacobelli (Moselle).
Mais l’événement n’avait pas été validé par l’établissement. Aucune autorisation n’avait été sollicitée auprès du propriétaire, qui, surpris par l’installation non prévue, a immédiatement signifié son refus.
Un restaurateur ferme face aux élus
Pris de court par la présence des parlementaires, le gérant du restaurant a exprimé son opposition ferme à cette initiative, en déclarant devant témoins : « Je suis libre de ne pas accepter que vous fassiez votre conférence de presse ici ». Face à ce refus, l’ambiance s’est tendue. Laurent Jacobelli aurait répliqué en lançant : « Vous êtes condamnable par la loi et c’est exactement ce qu’il va se passer », selon les propos rapportés par La Dépêche.
Le ton est monté rapidement entre les élus et le restaurateur, visiblement déterminé à ne pas laisser son établissement devenir le décor d’un événement politique non sollicité. L’intervention a ainsi été écourtée, et les députés n’ont pu s’exprimer publiquement comme prévu.
Réaction immédiate du RN : « délit d’opinion »
Sur le réseau X (anciennement Twitter), Julien Leonardelli a vivement réagi à cette expulsion, accusant une forme de discrimination idéologique. Dans un message publié le jour même, il écrit : « À Toulouse, avec mes collègues @JulienOdoul et @ljacobelli, nous avons été chassés d’un restaurant pour délit d’opinion. Le sectarisme de gauche croit faire sa loi jusque dans les lieux publics. Rappelons-leur que notre légitimité vient du peuple ! »
Cette déclaration alimente un discours souvent entretenu par le RN, selon lequel ses représentants seraient régulièrement victimes d’une censure ou d’un ostracisme en raison de leurs idées.
Un incident révélateur des tensions politiques locales
L’affaire, au-delà de son caractère anecdotique, met en lumière les tensions persistantes entre les élus du Rassemblement national et certains acteurs de la société civile, notamment dans des régions comme l’Occitanie, où l’ancrage politique du RN demeure controversé. Si la visite à la prison de Seysses n’a pas suscité de remous, c’est bien la tentative d’utiliser un lieu privé sans accord préalable qui a mis le feu aux poudres.
Le patron du restaurant a exercé son droit, mais la portée médiatique de ce refus s’est amplifiée en raison de l’identité des députés concernés, et des réactions outrées qu’il a suscitées chez eux. Pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée, mais l’affaire continue d’alimenter les débats sur la place du RN dans l’espace public.